291013 • Les Nautes • Chris Forsyth (us) + Paul Metzger (us)

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Chris Forsyth(c) Maria Dumlao

Les compositions instrumentales hypnotiques du guitariste américain Chris Forsyth s’inscrivent aussi bien dans la tradition du rock expérimental de Jim O’Rourke que dans les longs phrasés électriques de Neil Young et les jams psychédéliques teintées de blues du Grateful Dead. Il est l’interprète aux différents langages d’un voyage  au cœur de la musique vernaculaire américaine.
Il a étudié la guitare auprès de Richard Lloyd, guitariste du groupe art-rock Television, et a fondé le groupe de Brooklyn Peeesseye avant de déménager à Philadelphie.
Une tension fascinante entre des formes longues, des compositions abstraites, des rythmes qui germent puis implosent en cours d’exercice et des structures à la racine rock, anime les publications de Chris Forsyth, de son LP ‘Paranoid Cat‘ (Family Vineyard, 2011), considéré comme un “chef d’oeuvre cinétique” par Pitchfork, à ‘Early Astral‘,  son album publié avec Koen Holtkamp du duo Mountains sur le génial label Blackest Rainbow, en passant par le LP ‘Kenzo Deluxe‘ (Northern Spy, 2012), décrit par le site Aquarium Drunkard comme “sublime”. Le magazine The Wire parle de lui comme d’un “guitariste érudit et visionnaire, un styliste”. Uncut le présente comme un “maître émergent« .
Chris Forsyth a partagé l’affiche avec de nombreux musiciens dont Steve Gunn, Sic Alps, Endless Boogie, Grouper, Loren Connors, William Tyler ou encore Rhys Chatham.
Il a également collaboré avec des artistes variés, de la songwriter folk Meg Baird (sur son album de 2011 ‘Seasons on Earth‘) au maître Japonais de la guitare Tetuzi Akiyama, du trompettiste jazz Nate Wooley, aux chorégraphes Miguel Gutierrez, Rose Anne Spradlin et Meg Foley.
Son prochain LP avec son groupe Solar Motel sortira à l’automne sur le label Paradise of Bachelors, avec la participation de membres de The War on Drugs et Spacin’.

metzgerMusicien américain autodidacte depuis 1974, Paul Metzger décide en 1979, en parallèle de son implication dans le trio d’art rock TVBC, de modifier sa guitare pour en faire un instrument moins conventionnel. Il y retire puis ajoute des cordes, y intègre des frettes de sarod (instrument indien à cordes pincées), une boîte à musique dans sa caisse et opère un montage d’une cymbale crash à son arrière. Il joue également depuis de nombreuses années du banjo modifié; son troisième modèle dont il joue toujours aujourd’hui possède 23 cordes.
Paul Metzger donne des représentations publiques, impulsives et viscérales, depuis 2003.
Des labels dédiés à l’exploration musicale (Roaratorio, Locust Music, Nero’s Neptune…) ont publié huit de ses albums depuis 2005. Ces huit albums offrent à l’écoute des compositions folk blues teintées de musique raga (il est, dit-il, inspiré autant par Django Reinhardt que par la musique classique hindoustanie), souvent abstraites, parfois très étendues, toutes emplies d’une grande profondeur de son.
Paul Metzger a sorti un album en trio avec le batteur/clarinettiste Milo Fine et le percussionniste Davu Seru, et un en quartet avec ces musiciens auxquels s’ajoutait le violoncelliste Didier Petit. Un split LP en compagnie du duo guitare/batterie Ben Chasny & Chris Corsano est également paru.
Son huitième album, intitulé ‘Tombeaux‘ est paru récemment sur le label Nero’s Neptune. Il y présente trois compositions, la première datant de 1984, la troisième plus récente, la seconde contemporaine, un arrangement personnel et subtilement étrange autour de la composition de 1883 de Claude Debussy, ‘Beau Soir‘.
Paul Metzger a tourné avec une large palette de musiciens, dont le Japonais Boris, les « légendes » du blues Spider John Koerner et Tony Glover, Gang Gang Dance, Amen Dunes, Six Organs of Admittance, Sir Richard Bishop ou encore Jack Rose.

« Metzger a un contrôle magistral sur son instrument, jouant dans un style raga qui combine des inflexions modales de couleur subtilement microtonales avec les conceptions de Dock Boggs et Sandy Bull. Il a la capacité de rapprocher des traditions relativement exclusives – le bluegrass, la musique de chambre européenne et l’American Primitive -. […] C’est un spectaculaire tour de force révélateur des qualités de son instrument » – David Keenan (Volcanic Tongue)

« Le dernier album de Metzger, son huitième, intitulé ‘Tombeaux’, est probablement son meilleur à ce jour. Cette phrase ne tient debout que parce que tous ses autres enregistrements sont extraordinaires. […] Le coeur même de la discographie de Metzger est la musique à cordes, improvisée sur des instruments personnalisés, par le biais desquels il est un performeur intense et captivé. » – Byron Coley (The Wire)